Jimmy Carter : « Les dirigeants de Corée du Nord ne sont pas fous. »

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30.10.2017 | www.kla.tv/11369

Le 8 octobre 2017, les médias de Corée du Nord ont diffusé l’information que le programme atomique nord-coréen est une grande manœuvre de dissuasion qui vise à garantir la souveraineté de l’État communiste. Après les médias de l’État nord-coréen, le chef d’État Kim Jong-un a parlé de situations internationales compliquées, qui montrent que développer parallèlement l’arme atomique et l’économie est absolument correct. Ces explications ont été publiées peu après que le président américain Donald Trump a lancé sur Twitter de nouvelles menaces en direction de la Corée du Nord. « Une seule chose fonctionnera », a twitté le président américain le 7 octobre – mais sans dire exactement de quoi il s’agit. Ainsi dans quelle mesure peut-on croire les paroles du chef d’Etat nord-coréen, lui qui est continuellement qualifié de fou par les médias occidentaux ? La personne qui, par expérience peut avoir une appréciation compétente est l’ancien président américain Jimmy Carter. Il a été le 39ème président des Etats-Unis, de 1977 à 1981. M. Carter avait déjà rencontré Kim Il-sung, le fondateur de la Corée du Nord, Kim Jong-nam, président du conseil d'administration de l'Assemblée populaire suprême, et d'autres hauts dirigeants. Le quotidien américain « The Washington Post » a donné à Carter la possibilité de s’exprimer sur la question la plus brûlante en ce moment, c’est-à-dire sur la façon dont une guerre de Corée peut être évitée. Celle-ci passerait par des armes atomiques qui ne détruiraient pas seulement la presqu’île coréenne. Dans ce qui suit, le journaliste et écrivain américain Stephen Lendman a résumé et commenté la prise de position de Carter : Carter a dit textuellement : « Le plus grand danger d’une autre guerre de Corée, c’est que cela menacera même la paix mondiale et il est incontournable que Pyongyang (c’est-à-dire le gouvernement nord-coréen) et Washington trouvent un moyen de résoudre la tension montante et arrivent à un accord pacifique et durable. » Lendman a ajouté que le problème se trouvait en fait à Washington (dans le gouvernement américain) et non à Pyongyang, qui, depuis des décennies, s'efforce de normaliser les relations avec l'Amérique et l'Occident. Carter trouve les chefs d’État nord-coréens et les autres représentants du gouvernement « tout à fait sensés et décidés à préserver leur pays ». Ils ne sont pas fous comme les qualifient faussement les USA et d’autres lignes dures en Occident. Leurs exigences sont tout à fait légitimes, explique Carter, ils aimeraient des dialogues directs avec Washington, un traité de paix qui mettrait fin à un armistice précaire qui dure depuis des décennies. Carter souligne : « Ils veulent que les sanctions soient levées et des garanties qu'il n'y aura pas d'agression arbitraire contre leur pays (comme durant la guerre des années 1950). Ils veulent des relations normalisées avec la communauté internationale. » Lendman a ajouté : « Ils (la Corée du Nord) ne sont pas une menace pour l'Amérique ou tout autre pays. Ils veulent que leur indépendance souveraine soit respectée. Et ils méritent qu’on respecte leurs revendications. » Carter a dit littéralement : « Probablement, ils (les Nord-Coréens) sont les personnes les plus isolées de la terre et ils pensent presque unanimement que leur plus grande menace est une attaque militaire américaine préventive. » Lendman explique aussi que c'est la raison pour laquelle, ils ont opté pour la dissuasion nucléaire et les missiles balistiques. Cependant, ce n'est que pour leur défense et non pour une attaque. Tout au long de son histoire après la Seconde Guerre mondiale, la Corée du Nord n'a jamais attaqué un autre pays. L'Amérique, par contre menace de violence arbitraire toutes les nations qui ne se soumettent pas à sa volonté. Elle prévoit d’avance des changements de gouvernement d’Etats indépendants. Carter a jugé qu'il n'y avait « aucune chance que la Corée du Nord accepte la dénucléarisation complète à cause de la menace de Washington [...] car ils ont vu ce qui est arrivé à une Libye dénucléarisée […]. » Selon Carter, ils sont aguerris contre les sanctions sévères et trouvent des moyens de faire face à une mauvaise situation. La survie du pays est d'une importance capitale. M. Carter a demandé au gouvernement Trump « d'envoyer à Pyongyang une délégation de haut rang pour des pourparlers de paix ou de soutenir une conférence internationale avec la Corée du Nord, la Corée du Sud, les États-Unis et la Chine dans un lieu acceptable pour tout le monde ». Le ministre américain des Affaires étrangères Tillerson a lui-même également proposé des entretiens. Lendman a ajouté que Trump l’a refusé et appelle malheureusement cela une perte de temps. L'Amérique a besoin d'ennemis inventés parce qu'il n’y a pas d’ennemi qui justifierait les dépenses militaires incontrôlables et tout le bellicisme. Stephen Lendman conclue ainsi : « Pyongyang sait ce qui est arrivé à la Yougoslavie, à l'Afghanistan, à l'Irak, à la Libye, à la Syrie, au Yémen et à d'autres pays que Washington a attaqués soi-disant « préventivement ». Pyongyang a l'intention de poursuivre la meilleure défense possible pour éviter de devenir la prochaine cible. Le fait d’être en face d’une force qui possède des armes nucléaires et des missiles balistiques doit donner à l’administration Trump le temps de réfléchir pour savoir s’il faut attaquer un pays qui est en mesure de riposter fortement et de mettre en danger les forces armées de l’Amérique et de ses alliés. Voilà ce que dit Stephen Lendman. L'évaluation de M. Lendman sur le point de vue de l'ancien président américain Jimmy Carter reflète une image complètement différente de celle qui est véhiculée par la plupart des médias établis. La voix de l’ancien homologue du président Trump indique clairement une fois de plus qui est le véritable agresseur, oui, le véritable « fou ».

de dd.

Sources / Liens : http://Antikomintern/aktuell/2017_10_07_jimmy.htm
http://stephenlendman.org/2017/10/jimmy-carter-explains-north-korean-leaders-told/
https://www.washingtonpost.com/opinions/jimmy-carter-what-ive-learned-from-north-koreas-leaders/2017/10/04/a2851a9e-a7bb-11e7-850e-2bdd1236be5d_story.html