Les paysans sous le pilonnage du Great Reset Un commentaire d'Ernst Wolff sur les protestations paysannes

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30.01.2024 | www.kla.tv/28044

La suppression du rabais sur le diesel a fait déborder le vase pour les agriculteurs. Leurs protestations résument ce qui préoccupe l'ensemble de la classe moyenne. La politique s'est complètement déconnectée de la réalité de la vie de la population. L'expert financier Ernst Wolff place l'évolution actuelle autour des protestations des agriculteurs en Allemagne dans un contexte plus large. Selon lui, il s'agit de bien plus que de la simple suppression d'avantages fiscaux. Le chef de l'OMS, M. Tedros, a déclaré l'année dernière : « Nos systèmes alimentaires nuisent à la santé des personnes et de la planète. Les systèmes alimentaires contribuent à plus de 30% des émissions de gaz à effet de serre et sont responsables de près d'un tiers de la morbidité mondiale. Une transformation des systèmes alimentaires est donc indispensable. » L'Agenda 2030, une résolution des Nations unies adoptée en 2015, affirme : « Nous sommes déterminés à prendre les mesures audacieuses et transformatrices qui s'imposent d'urgence pour mettre le monde sur la voie de la durabilité et de la résilience... » Il est clair ici que le véritable problème n'est pas la politique actuelle : il s'agit d'une transformation globale et d'une monopolisation croissante de l'approvisionnement alimentaire sous le prétexte de la protection du climat. L'expert financier Ernst Wolff analyse l'évolution actuelle autour des protestations des agriculteurs comme suit : Bonjour, Ernst Wolf à l'appareil. L'Union allemande des agriculteurs (Deutscher Bauernverband), en collaboration avec les fédérations agricoles régionales, appelle à une semaine d'action nationale à partir du 8 janvier, qui culminera le 15 janvier par une grande manifestation à Berlin. La raison officielle est la suppression prévue par le gouvernement allemand des allègements fiscaux sur le diesel agricole et sur la taxe sur les véhicules. L'exaspération des agriculteurs n'est pas surprenante si on considère la pression croissante qu'ils subissent depuis des années. En conséquence, de plus en plus de petites et moyennes exploitations sont obligées d'abandonner leurs activités pour laisser la place à de grandes entreprises agricoles. En chiffres, la situation se présente comme suit : Alors que l'Allemagne comptait encore environ 390 000 exploitations agricoles en 1995, elle n'en comptait plus que 240 000 en 2020, soit un quart de siècle plus tard. Les chiffres pour l'Union européenne sont encore plus alarmants. Entre 2005 et 2020, c'est-à-dire en l'espace de 15 ans seulement, le nombre d'exploitations est passé de 14,4 millions à 9,1 millions. Cela correspond à une baisse d'environ 37%. On voit donc que l'agriculture, tout comme l'industrie, a connu un processus de concentration rapide au détriment des petites et moyennes entreprises, et donc une forte redistribution du bas vers le haut. Au cours des trois dernières années, la situation des agriculteurs s'est encore aggravée. Aux changements structurels déjà décrits se sont ajoutés les effondrements des chaînes d'approvisionnement suite aux confinements. Il y a aussi la difficulté d'entretenir et de réparer les machines agricoles en raison de la pénurie de puces électroniques, l'augmentation des taxes sur les péages et les émissions de CO2, le renchérissement des engrais, notamment en raison de la guerre en Ukraine, et la difficulté d'obtenir des crédits en raison de l'augmentation des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne. Mais ce n'est pas tout. Ce pilonnage de problèmes s'est encore aggravé. Et ce, par le biais de nouvelles prescriptions et réglementations bureaucratiques. Presque toutes au nom du climat. Le fait que de plus en plus d'agriculteurs perdent ainsi la bataille pour leur survie et deviennent les otages de multinationales agricoles n'est toutefois pas un hasard. Nous vivons actuellement dans le monde entier un changement d'époque économique et social, l'entrée dans l'ère numérique. Une infime minorité nous y conduit toutefois. Et ce, sans que la majorité n'ait le moindre droit de regard. Cette minorité, un cartel de puissants groupes financiers et informatiques, poursuit plusieurs objectifs, désormais connus sous le nom de « Great Reset ». Elle veut nous enregistrer tous de manière biométrique, elle veut nous imposer une nouvelle monnaie, c'est-à-dire la monnaie numérique de la banque centrale, et elle veut transformer l'agriculture de fond en comble. Et ce, grâce à ce qu'on appelle « le smart farming ». Cela comprend l'automatisation du travail des tracteurs et des outils, l'utilisation de drones ou de robots de travail et l'utilisation de l'intelligence artificielle, par exemple par l'application d'algorithmes à la production végétale. Mais ce n'est pas tout. Le Great Reset dans le domaine de l'agriculture mise avant tout sur les découvertes de la biologie synthétique, c'est-à-dire sur les semences génétiquement modifiées et, depuis peu, sur la viande de laboratoire. Les protagonistes du Great Reset nous vendent tout cela comme des mesures prises dans notre intérêt pour lutter contre le changement climatique. Les semences doivent soi-disant être manipulées pour rendre les plantes résistantes au changement climatique. Et la viande de laboratoire doit remplacer la viande normale. Puisque les bovins, les porcs et les moutons émettent trop de méthane. Tout cela n'est pas une satire, mais une amère réalité. Derrière tout cela se cache un business de plusieurs milliards de dollars dans lequel de nombreux grands investisseurs se sont déjà lancés.Mais cela signifie également la soumission totale de l'agriculture à ces investisseurs. Car les licences et les brevets, aussi bien sur les semences résistantes au climat que sur la viande de laboratoire neutre pour le climat, ne reviennent évidemment pas aux agriculteurs, mais aux représentants du cartel. Le smart farming, soyons clairs à ce sujet, ne contribuera pas plus à sauver le monde que tout le reste de l'agenda climatique. Le smart farming n'est rien d'autre qu'un énorme business au profit d'une infime minorité et, en outre, la fin de l'agriculture telle que nous la connaissons. La politique joue un rôle particulièrement peu glorieux dans cette évolution fatale, car elle s'est presque entièrement soumise à l'agenda du Great Reset. Les Verts, qui détiennent actuellement les ministères de l'Économie et de l'Agriculture, se sont révélés être le principal adversaire des agriculteurs au sein du gouvernement allemand. Ils ne semblent pas connaître de limites lorsqu'il s'agit de pousser les agriculteurs toujours plus loin dans leurs retranchements et de dérouler le tapis rouge aux grands investisseurs. Mais quelle est la position de l'Union des paysans face à cette évolution ? C'est difficile à croire, mais l'Union des paysans n'est pas seulement impuissante face à cette situation, elle l'encourage. Sur son site web, on peut lire qu'elle soutient tous les objectifs climatiques des Nations unies et les directives des sommets sur le climat et qu'elle adhère entièrement à leur agenda CO2. Lors du congrès des Verts en novembre à Karlsruhe, on pouvait même le trouver parmi les exposants et les sponsors. Mais qu'est-ce qui pousse l'Union des paysans à appeler de son propre chef, en janvier 2024, à une semaine d'action et à une grande manifestation ? Probablement le mécontentement croissant des petites et moyennes exploitations agricoles, qui se sont exprimées au cours des dernières semaines et des derniers mois dans de nombreuses actions de protestation locales et régionales, qui menacent de se transformer en un incendie généralisé. On peut donc supposer que l'Union des paysans ne répond pas tout à fait de son plein gré aux protestations, mais que c’est par pur intérêt personnel et qu'elle est obligée de céder à la pression de la base. Cela signifie-t-il qu'il faut rejeter ces actions de protestation ? Non, bien au contraire. Si on veut vraiment aider les agriculteurs, il faut mettre à profit toute la semaine prochaine pour leur faire comprendre, par une information objective, qu'il s'agit de bien plus que de la suppression d'avantages fiscaux, que c'est toute leur profession qui va être vidée de sa substance et que, s'ils veulent s'opposer avec succès au Great Reset, ils ne doivent en aucun cas laisser leur sort aux fonctionnaires de l'Union des agriculteurs.

de Br./kbr.

Sources / Liens : Commentaire Ernst Wolff https://www.youtube.com/watch?v=fYz1oxpCJTI
Monopolisation de la nourriture : https://apolut.net/feindliche-uebernahme-von-felix-feistel/
Tedros, ONU https://www.unnutrition.org/news/people-planet-and-prosperity-nutrition-cop28