Qu’est-ce qui parle pour ou contre le risque d’une 4ème guerre du Golfe ?

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15.06.2019 | www.kla.tv/14430

Le golfe Persique, appelé parfois golfe Arabique, est une mer intérieure entre les hautes terres iraniennes et la péninsule arabique. La région du golfe Persique est d'une grande importance géopolitique en raison de sa richesse en pétrole et en gaz naturel. Pour atteindre le golfe Persique à partir de la mer d'Arabie et de l'océan Indien, il faut traverser le détroit d'Ormuz. Les navires doivent traverser les eaux territoriales d'Oman et d'Iran. L'Iran revendique le contrôle du passage des navires militaires, ce qui est ignoré par les États-Unis. Il y a des tensions entre les États-Unis et l'Iran depuis de nombreuses années. L'année dernière, le président américain Donald Trump a exacerbé ces tensions en dénonçant l'accord nucléaire international de 2015 avec l'Iran et en imposant de nouvelles sanctions. Maintenant que les Etats-Unis ont de nouveau durci les sanctions au début du mois de mai 2019 et menacé de sanctions tous les Etats qui importent du pétrole d'Iran, l'Iran a annoncé son retrait partiel de l'accord nucléaire. Les médias du système ont alors déclaré que la région du Golfe était « une poudrière aux intérêts géopolitiques très variés. » Les médias libres mettent déjà en garde contre une quatrième guerre du Golfe, craignant qu'une guerre dans le Golfe approche. [https://politicacomment.wordpress.com/2019/05/12/die-usa-der-iran-und-der-vierte-golfkrieg/] Après la première guerre du Golfe entre l'Irak et l'Iran (1980-1988), la deuxième guerre du Golfe (1990/91) et la troisième guerre du Golfe (2003) entre l'Irak et une coalition militaire dirigée par les États-Unis, une quatrième guerre du Golfe contre l'Iran serait maintenant imminente. Kla.TV nommera dans les arguments suivants ce qui parle pour et ce qui parle contre le risque d’une 4ème guerre du Golfe. Il s’agit d’extraits d'une analyse du psychologue allemand Friedrich Steinfeld, parue le 18 mai 2019 sur Sozialismus.de. Ce qui parle pour le risque d’une 4ème guerre du Golfe contre l'Iran : « Le conflit actuel entre les Etats-Unis et l'Iran s'inscrit dans une série historique de conflits. Cela a commencé par le soutien américain et britannique au renversement du chef de l'Alliance du Front national, Mohammad Mossadegh, élu Premier ministre en 1951, lorsque celui-ci a nationalisé l'industrie pétrolière iranienne. Ce renversement est l'une des causes centrales du renversement ultérieur du Shah et de la constitution de la République islamique d'Iran sous l'Ayatollah Khomeini, alimentant encore les conflits entre les Etats-Unis et l'Iran. […] » Selon un rapport du New York Times (voir le journal allemand F.A.Z. du 15 mai 2019), le gouvernement américain envisage de transférer jusqu'à 120 000 soldats au Moyen-Orient si l'Iran attaque les forces américaines ou reprend ses travaux sur son programme d'armes nucléaires. Le conseiller à la sécurité John Bolton, l'un des plus grands faucons (« partisans de la ligne dure » qui prônent les options militaires et la « répression sévère ») au sein du gouvernement américain et toujours convaincu de la justesse de l'intervention en Irak en 2003, aurait exigé du Pentagone déjà en septembre dernier un tel plan pour une attaque militaire. La dernière fois qu’il y avait des contingents de troupes de cette ampleur, c’était avant l'intervention militaire en Irak en 2003. Le porte-avions USS Abraham Lincoln et les navires qui l'accompagnent, un escadron de bombardiers à longue portée ainsi qu'un autre navire de guerre, l'USS Arlington, qui est apparemment difficile à localiser pour le radar ennemi et peut transporter des soldats et des véhicules amphibies, ont déjà été envoyés dans la région en crise. Selon l'« Institut de recherche stratégique » de Londres, la menace militaire comprend également un total de 40 000 soldats américains, entre autres à Bahreïn, en Irak, en Jordanie, au Koweït, au Qatar et en Syrie. […] Enfin, il ne faut pas sous-estimer le comportement de l'Arabie saoudite qui pourrait « mettre de l’huile sur le feu » et qui n’agit pas seulement comme allié proche aux côtés des États-Unis mais qui a aussi un intérêt personnel éminent à affaiblir, voire à écraser son ennemi juré politique et religieux, l'Iran, dans la lutte pour la suprématie régionale. […] Se référant à une nouvelle menace (prétendue) que représentent les milices chiites soutenues par l'Iran en Irak, le ministère américain des Affaires étrangères a ordonné le retrait de tout le personnel diplomatique, à l’exception d’un petit groupe, de son ambassade à Bagdad et du consulat à Arbil (la capitale du Kurdistan irakien dans la région autonome). […] Bien que le Congrès américain soit connu pour son rejet vis-à-vis de l'Iran, des troubles s'y répandent également sur la politique secrète du président américain. Nancy Pelosi, « porte-parole » de la Chambre des représentants et démocrate la plus haut placée du pays, a accusé le gouvernement Trump de manque de transparence. Chuck Schumer, le chef de la minorité démocrate au Sénat, a même rappelé la catastrophe en Irak : « Avons-nous appris quelque chose au cours de la dernière décennie ? » (FAZ du 17 mai 2019) En effet, la question doit être posée de savoir si la nouvelle menace évoquée par les Etats-Unis ne s'inscrit pas dans un scénario de menace afin d’obtenir une légitimité, par exemple pour une frappe militaire « préventive » ciblée [anticipant une menace d'attaque de l'adversaire, menace supposée ou réelle]. Une comparaison avec la situation de 2003 s’impose : peu avant le début de l'intervention en Irak, il était attribué à Saddam Hussein la possession d’armes de destruction massive, armes dont l'Irak ne disposait même pas, comme cela a été avéré plus tard. John Bolton, l'un des principaux moteurs de l’intervention armée de l'époque, siège maintenant à la Maison-Blanche en tant que conseiller du président en matière de sécurité. […] L'action économique, politique et géomilitaire mondiale des Etats-Unis sous la présidence de Trump montre une puissance hégémonique [position dominante mondiale] en déclin, qui essaie de toutes ses forces de restaurer la position hégémonique perdue (« Make America great again »). [...] Cela rend les États-Unis d'Amérique encore plus imprévisibles dans leur attitude de politique étrangère. En ce début du XXIe siècle cela représente le plus grand danger pour la paix dans le monde. A cela s'ajoute l'émergence d'un nouvel acteur mondial [...] qui représente une menace réelle pour l'avenir de l'ancienne hégémonie de l'économie mondiale des États-Unis : le potentiel technologique de la République populaire de Chine qui tend à combler son retard sur les États-Unis, voire à dépasser ces derniers. […] Ce qui parle contre le risque d'une quatrième guerre du Golfe contre l'Iran : Cependant, une intervention militaire telle que celle qui a eu lieu en Irak en 2003 ne figurerait probablement pas en tête de l'ordre du jour de l'administration américaine, car une telle déclaration de guerre devrait être approuvée par le Congrès américain (même si, en cas de danger imminent, elle pourrait être approuvée à postériori). Actuellement on ne discerne aucune majorité en faveur de cela. En dernier recours, le chef révolutionnaire Chamenei et les « Gardiens de la Révolution » ont menacé à plusieurs reprises de bloquer le détroit d'Ormuz, le goulot d'étranglement des pétroliers en provenance du Proche et du Moyen Orient. Néanmoins, les dirigeants politico-religieux en Iran semblent être conscients que dans tout conflit militaire avec les Etats-Unis, l'Iran ne peut qu’être perdant. Surtout, le pays lui-même deviendrait un terrain de guerre avec des conséquences évidentes pour la population civile et la vie économique. De plus, l'Iran est de loin inférieur aux États-Unis sur le plan militaire et de l’armement. À cet égard, les dirigeants iraniens adopteront vraisemblablement une attitude plus réaliste et défensive dans la confrontation avec les États-Unis. Conclusion : La situation politique et militaire dans le Golfe continue de se détériorer dangereusement. Le gouvernement américain souligne qu'il ne veut pas de guerre contre l'Iran et le leader révolutionnaire iranien Ali Chamenei assure également qu'il n'y aura pas de guerre. [....] Néanmoins, la dynamique factuelle d'escalade des conflits montre que le risque de déclenchement d'un nouveau conflit militaire ou même d'une nouvelle guerre dans la région du Golfe augmente énormément.

de dd.

Sources/Liens : https://de.wikipedia.org/wiki/Golfregion
https://de.wikipedia.org/wiki/Stra%C3%9Fe_von_Hormus
https://www.srf.ch/news/international/pulverfass-im-nahen-osten-wie-der-iran-seine-macht-ausweitet
http://www.uni-frankfurt.de/51348596/Dr__Alexander_von_Paleske
https://www.srf.ch/news/international/verschaerfung-der-sanktionen-die-usa-wollen-dem-iran-den-oelhahn-zudrehen
https://politicacomment.wordpress.com/2019/05/12/die-usa-der-iran-und-der-vierte-golfkrieg/
https://www.sozialismus.de/kommentare_analysen/detail/artikel/niemand-hat-die-absicht-einen-krieg-zu-beginnen/