Avortements : la liberté de conscience menacée Impressions d'une manif de Sarrebruck

Texte de l'émission
à télécharger

PDF (.pdf)

Word (.docx)

23.11.2017 | www.kla.tv/11491

Chers spectateurs, Aujourd'hui, KlaTV éclaire un sujet qui est à peine mentionné dans les médias publics. Nous avons reçu deux plaintes indépendantes l’une de l’autre de sages-femmes qui ont connu de graves difficultés professionnelles à cause de leurs opinions éthiques. Dans un cas, il s'agit d'une sage-femme suisse qui a été licenciée après avoir dit qu'elle ne voulait pas jouer un rôle actif dans l'éventualité d'un avortement. Le licenciement a été prononcé alors que l'article 15 de la Constitution fédérale suisse garantit la liberté de conscience et que l'article 8 interdit la discrimination fondée sur des convictions religieuses ou idéologiques. Une sage-femme en Allemagne se trouve dans une situation similaire. La femme, qui travaille dans un hôpital municipal, a dit à Kla.TV qu'elle ne ressentait plus de joie dans son travail. Elle devait constamment passer outre sa conscience en cas d'avortement pour obéir à la loi sinon elle devrait aussi s'attendre à être licenciée. Mais les sages-femmes ne sont pas les seules à subir des pressions si elles ne sont pas d'accord avec l'opinion unilatérale sur l'avortement. Dans l'émission du 21 octobre, Klagemauer.TV a fait un reportage sur l'interdiction de l'événement « Bäte für`s Läbe », « Prier pour la vie » en Suisse Cet événement en faveur de la vie du fœtus a été interdit avec la justification peu sérieuse que des militants pro-avortement avaient menacé de provoquer des violences. A Sarrebruck, malgré la résistance, les militants des droits civiques ont réussi à exprimer le désir de leur cœur par rapport à l'avortement, sous la forme d'une manifestation : le 21 octobre, la « Marche pour la Vie » a eu lieu à Sarrebruck. Les médias publics, en raison de leur partialité, n’accordent pas à ces voix une portée publique ; pour cette raison Kla.TV a recueilli les impressions de cette manifestation et souhaite offrir également à ces personnes une plateforme pour exprimer leur opinion sans aucune censure. Chers téléspectateurs de Kla.TV, nous sommes ici aujourd'hui à Sarrebruck. Comme vous pouvez le voir, certaines personnes se sont rassemblées ici pour une manifestation. Une manif de l'association « Aktion Leben » – qui invite à sortir de la politique actuelle de l'avortement. Elle appelle à une marche pour la vie à travers le centre-ville de Sarrebruck et la manifestation commence ici, devant le centre médical de « pro-familia » à Sarrebruck. Comme vous pouvez le voir, les participants portent des banderoles, mais aussi des bougies. Chaque bougie représente dix vies qui ont été avortées l'année dernière par ce centre médical. 21 octobre 2017 à Sarrebruck, Allemagne Marche pour la vie Discours de Jeannette Schweitzer Depuis 1974, nous pouvons supposer qu'environ neuf millions de personnes, soit 200 000 personnes par an, ont été tuées sans raison en Allemagne. Ce chiffre presque inconcevable de neuf millions de bébés à naître tués sans raison est une preuve honteuse de l’échec colossal de l'État de droit. Évidemment, tout ce débat n’emploie pas le mot avortement, ou plus exactement meurtre d'enfants, mais comme c'est si souvent le cas, on se sert d'un nom écran hypocrite, on parle de « santé génésique et sexuelle ». L'attaque contre la vie des enfants à naître au niveau de l'UE devient donc de plus en plus aiguë. Le lobby de l'avortement au Parlement européen a réussi à faire adopter plusieurs résolutions appelant à l'introduction de l'avortement dans toute l'UE, c'est-à-dire le meurtre libre d'enfants. Parler de l'avortement sauve des vies tandis que le silence laisse cela aux morts. Le sujet est habituellement étouffé. Des mots clairs viennent du plus petit, comme par exemple du Cardinal Sarah. Il a dit que l'avortement était la plus grande tragédie de notre temps. Le meurtre d'enfants à naître devient encore plus tragique du fait que de nombreuses personnes ne peuvent plus le voir comme un crime. En raison de l'influence des puissances financières et des médias influencés politiquement, beaucoup d'entre elles sont aujourd'hui engourdies face à l'horreur de l'avortement. Lui, le Cardinal Sarah, a prophétisé que les pays qui acceptent l'avortement ne resteraient pas chrétiens. Interview avec le Père Johannes Reinartz et opinions du peuple Kla.TV°: Pourquoi est-il si difficile de prendre cette position pour la vie et contre l'avortement ? « Oui, le problème, c'est que les gens ne savent plus quel est leur destin, quelle est leur nature, quel est leur but. Et c'est pourquoi ils ne s’investissent plus là où ils le devraient et pour ce qui doit être promu par l'individu et l'État – à savoir protéger le droit à la vie, protéger les familles. Et une société qui dérive et pour laquelle les idéaux sont le non attachement, le libéralisme, cette société se détruit elle-même. Elle sera envahie, pour ainsi dire. Elle ne durera pas. Et si on se pose sans cesse la seule question de ses droits personnels et de sa réalisation personnelle, alors on ne peut pas vraiment construire et consolider une société. La solidarité sera alors perdue. Cependant même un homme comme Gregor Gysi du groupe de gauche, qui n'aime pas beaucoup le christianisme, a dit : « Je ne veux pas non plus une société sans Dieu. » Il l'a dit une fois, et pourquoi ? « Parce qu’elle n'est plus solidaire. » Vous savez, si chacun règle toute chose seulement selon ses propres caprices et ses désirs et réduit le droit à la vie, c'est toute la société qui va en souffrir. Et les enfants ? Qui défend les enfants ? … Les politiciens savent que les enfants n'ont pas un grand lobby bien fort. C'est ça, le problème que nous avons dans nos sociétés. » « Je pense que c'est un problème de conscience dans la société, que ce qui prédomine, c’est l'égoïsme humain, la fuite de la responsabilité et aussi de la famille. » « Et je pense que dans notre pays, il faut que ça s'arrête, c'est la loi suprême. Les hommes, les politiciens, l'ensemble des groupes discutent de toutes sortes de choses. Mais l'avortement – je trouve que c’est le premier mal, le premier problème dans notre pays, qui doit être discuté à tous les niveaux. » Kla.TV°: Quelles opportunités voyez-vous de vous impliquer maintenant sans devenir radical ou violent ? « D'abord et avant tout, il faut utiliser des armes spirituelles. Et je ne dirais pas que, d'abord et avant tout, c'est la tâche des politiciens, mais c'est la première tâche des citoyens et des chrétiens de se lever, de ne pas être intimidés ou découragés. Et puis, bien sûr, bien sûr, si les citoyens… s'ils sont habiles, s'ils sont sages, avec le temps il sera également possible que la politique tienne compte de cette préoccupation. Mais avant tout, cependant, il faut d'abord sa propre conscience, son propre caractère et sa propre force, sa propre conviction, qu'il faut renforcer à nouveau. » Kla.TV°: A qui revient la tâche d'aider ces mères ? « A tout le monde autour d’elles, la famille, les amis, la société et la politique, bien sûr. » « Ce serait le devoir de ceux qui forment l'opinion, ce serait le devoir des politiques, ce serait le devoir de tout le monde. » Kla.TV°: Est-ce vraiment un problème qui ne peut être résolu que par la société, par un changement de société ? « Oui, bien sûr, la vision en faveur de l'enfant a aussi disparu. Cette vision a été déformée. » « Le problème est le suivant : si les gens disent aujourd'hui que nous sommes tous descendants du singe, où est l'engagement pour l'humain, pour l'Humanum ? En fin de compte, tout cela n'est qu'une question d'arbitraire et de hasard, d'évolution. Tout est lié, oui. On doit commencer par là. Il faut commencer par là et faire comprendre aux gens que les mauvaises idéologies les induisent en erreur, les conduisent à l’absurdité, à la futilité. Et c'est là qu'il faut s'adresser à l'individu et essayer d'aiguiser sa conscience. Ce sont des armes spirituelles qu'il faut utiliser. Aujourd'hui, nous ne pouvons pas dire ce que nous pourrions faire à grande échelle… appliquer les peines les plus sévères contre l'avortement, oui… mais dans une société devenue chaotique, ce n'est pas du tout possible. Nous devons créer des cadres qui permettent de redonner de la valeur aux familles, d'estimer le mariage, d’avoir à nouveau la joie et l’enthousiasme de s’unir. Il faudrait faire quelque chose dans les écoles, dans les maternelles et non laisser le champ libre à ces lobbies anti-chrétiens de la révolution sexuelle. C’est cela que je vois comme une mauvaise chose aujourd'hui. » « Mme Schweitzer a déjà dit, à juste titre, qu'il s'agit d'une absence d'aide. Je pense qu'il suffit d'aider les mères à assumer leur rôle et à vivre avec l'enfant. » « Je pense que beaucoup de gens se sentent débordés, avec les enfants. Si on a des enfants quand on est jeune (16-17 ans), on pense qu’on n'est pas à la hauteur. Mais normalement, ça devrait marcher. Et même si ça ne marchait pas, on peut quand même donner l'enfant pour l’adoption. » « Je plains les mères qui avortent. Je ne pense pas qu’une mère le ferait si elle savait vraiment ce qui se passe et ce qu'elle fait. Je ne peux pas l'imaginer. » Kla.TV°: Voyez-vous ici des médias qui font leur devoir de se lever pour la vie ? « Il y a peu de médias qui défendent la vie et la protection de la vie. Je crois également que les médias sont véritablement responsables de la protection de la vie et de la formation de la conscience des gens, des auditeurs et des téléspectateurs. » Kla.TV°: Dernier point, mais non le moindre : Pensez-vous que cet effort sous cette pluie et avec cette agitation valait finalement la peine de marcher ici aujourd'hui pour la vie ? « Absolument. Parce que le plus grand pouvoir, c'est celui de la prière ! Et c'est un renforcement mutuel. Et une prière qui incluait aussi ceux qui criaient fort, faisaient du raffut et sifflaient. Nous devons garder cela à l'esprit et ne pas perdre de vue le fait que nous sommes guidés par l'amour et non par la haine. Nous ne voulons donc pas inciter à la haine, mais nous voulons promouvoir Dieu et ses saintes intentions par amour. » Kla.TV°: Je vous remercie encore une fois pour votre disponibilité. Et merci pour l'interview.

de avr/ juh

Sources / Liens : .