La Catalogne : le jouet des puissants dans l’ombre ?

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16.10.2017 | www.kla.tv/11299

En Catalogne, une des 17 communautés autonomes d’Espagne, il y a du tapage. L’Espagne menace de s’effondrer. Il existe en Catalogne un mouvement indépendantiste très influent, qui met tout en œuvre pour se détacher de l’Espagne. Le gouvernement régional catalan du Premier ministre Carles Puigdemont a organi sé le 1er octobre 2017, dans des conditions controversées un référendum pour l’indépendance de la Catalogne. Les médias ont montré les foules qui brandissaient le drapeau catalan ainsi que la violence de la police nationale et de la « Guardia Civil » une unité de policiers à orientation militaire. Celle-ci dépend aussi bien du ministère de l’Intérieur que du ministère de la Défense. D’après le gouvernement catalan, 840 personnes ont été blessées par les policiers. Mais la situation est confuse et complexe. On peut remarquer qu’il n’y a pas d’information uniforme même dans les principaux médias. Par exemple d’un côté le journal allemand (Süddeutsche Zeitung) du 3 octobre informe que selon la presse internationale, c’est le Premier ministre Mariano Rajoy qui est responsable de l’escalade du conflit. D’un autre côté le « World Socialist Web Site », plutôt de gauche, donne des exemples de chroniqueurs de grands journaux qui font l’éloge le gouvernement espagnol comme étant un exemple de démocratie et d’Etat de droit. La phrase suivante vient du philosophe allemand Friedrich Nietzsche : « La façon de voir dépend de la perspective. » Dans ce sens, cette émission ne donne pas de réponses définitives, mais va tenter d’examiner diverses façons de voir : Le mouvement indépendantiste catalan fonde sa position sur « le droit des peuples à décider d’eux-mêmes ». Cela signifie que le peuple a le droit de décider librement de son statut politique, de son Etat et de sa forme de gouvernement. Après le vote controversé, l’administration catalane a fait part d’une participation au vote de 42,3% et d’un « oui » pour l’indépendance de 90% des votants. D’après la « Süddeutsche Zeitung » les Catalans sont fermement convaincus qu’ils s’en sortiraient mieux sans les autres régions plus pauvres que ce soit en tant que nouveau membre de l’UE, comme le souhaite le cabinet de Puigdemont, ou que ce soit hors de l’UE. Une importante partie des médias alternatifs soutient l’indépendance de la Catalogne. Alors que l’UE ne veut pas soutenir la Catalogne dans son combat pour l’indépendance, la porte-parole du ministère des Affaires Etrangères des Etats-Unis a déclaré le 13 septembre que le gouvernement américain travaillerait avec « tout gouvernement ou institution » qui verrait le jour suite à un référendum pour l’indépendance. Dans ce contexte il faut rappeler que l’« Open Society Foundation » du multimilliardaire George Soros, d’après des documents internes, a financé en 2014 des organisations qui se sont investies pour l’indépendance de la Catalogne. George Soros est connu pour financer des « révolutions de couleur » et des renversements de gouvernements. Le président régional catalan Carles Puigdemont s’est exprimé le 10 octobre devant le parlement régional sur les suites du référendum sur l’indépendance et a suspendu la mise en œuvre de la déclaration d’indépendance de la Catalogne 1. Qu’est-ce qui parle contre l’indépendance de la Catalogne ? Le gouvernement espagnol sous son Premier ministre Mariano Rajoy et le chef d’Etat espagnol, le roi Felipe VI, se déclarent clairement contre l’indépendance de la Catalogne. Ils déclarent avoir la Cour constitutionnelle de leur côté. Celle-ci dit que dans le cadre de la constitution, une communauté autonome ne peut engager un référendum unilatéral pour décider si elle veut appartenir ou pas à l’Espagne. La société catalane est très divisée en ce qui concerne la question de l’indépendance. D’après le « Spiegel Online » du 5 octobre, lors des sondages, la majorité ne s’est pas prononcée une seule fois depuis 2006 pour la séparation d’avec l’Espagne. On peut mettre en doute le fait que les 90% de « oui » du 1er octobre reflètent la véritable proportion dans la population. Des médias établis n’écartent pas catégoriquement l’indépendance de la Catalogne, mais celle-ci doit voir le jour de façon « pacifique » et doit être le résultat de dialogues qui prennent en compte tous les intérêts et les conséquences graves qui découleraient d’une telle décision. Le politologue allemand Josef Janning, directeur à Berlin du think-tank « European Council on Foreign Relations », fait remarquer que des mouvements séparatistes présentent toujours un problème pour l’UE et que des effets d’imitation pourraient énormément l’affaiblir. Quelques médias alternatifs défendent aussi le point de vue que le partage d’un peuple en ethnies individuelles génère beaucoup de problèmes, c’est ce qu’a dit par exemple l’ancien politicien SPD Albrecht Müller. Cela est manifeste dans le cas de l’ex-Yougoslavie. Le politologue russe Sergej Chenkin compare le séparatisme catalan avec la chute de l’Union Soviétique. Pour des millions de citoyens russes la chute n’a entraîné que douleur et déception. L’auteur alternatif du blog « Die freie Welt » (Le monde libre) confirme le fait que la Catalogne possède déjà une très grande mesure d’autonomie. Aussi bien dans l’administration que dans la législation, la région jouit d’une indépendance massive vis-à-vis de Madrid. Elle se considère comme une nation à part entière. Comparé au reste de l’Europe, cette situation est presque unique en son genre. A l’opposé de la Crimée, qui a été massivement opprimée par le nouveau gouvernement ukrainien issu du putsch, selon « Die Freie Welt » il ne peut être question d’une tutelle venant de Madrid. 2. Qui d’autre pourrait avoir un intérêt à l’indépendance de la Catalogne ? Le journaliste d’investigation Tony Cartalucci a étudié quelle politique la Catalogne indépendante veut exercer. Des politiques catalans qui s’expriment pour l’indépendance soutiendraient avec détermination une affiliation à l’OTAN. Quelques politiques catalans auraient déjà commencé à s’amuser à faire des plans sur une intégration de la Catalogne à l’OTAN. D’après Cartalucci, ce n’est pas seulement depuis la Yougoslavie que l’OTAN ainsi que les militaires US sont connus pour être les amis des petits Etats indépendants. C’est ainsi par exemple qu’au Kosovo a été installée la deuxième plus grande base militaire en Europe, juste après la fin du bombardement de l’OTAN sur la Yougoslavie en 1999. Selon Cartalucci, l’OTAN accueillerait volontiers une Catalogne indépendante, parce qu’ainsi un nouveau pion apparaîtrait sur l’échiquier ; ses capacités militaires pourraient être développées, lui permettant ainsi d’intervenir dans des guerres illégales. En 2014 « l’Atlantic Council » financé par l’OTAN a écrit que la Catalogne est très bien positionnée comme puissance maritime avec ses excellents ports de Barcelone et Tarragone. Voilà donc trois perspectives possibles pour les efforts d’indépendance de la Catalogne. Une chose semble claire : plus que jamais les fronts sont durcis et certaines sources alternatives, de même que les médias établis parlent de la possibilité d’une guerre civile. Jusqu’à présent, le gouvernement espagnol comme le gouvernement catalan pousse fortement la population à se soulever les uns contre les autres. A cet endroit il y a lieu de se poser à nouveau la vieille question : « Cui bono ? » – « A qui cela sert-il ? » A qui profite une sécession de la Catalogne jusqu’à provoquer une guerre civile et un affaiblissement de l’Europe ? Depuis longtemps ce n’est plus un secret qu’il y a par exemple des puissances mondiales, comme les USA en ce moment, qui maîtrisent le principe de « Diviser pour régner » et qui en tirent profit. Des peuples entiers comme en ex-Yougoslavie, en Irak, en Lybie, en Syrie etc., ou même des continents entiers comme l’Europe, doivent être précipités dans le chaos et déstabilisés, pour qu’ensuite quelqu’un puisse se présenter comme le sauveur et ainsi assurer et consolider sa suprématie militaire et économique. Continuez à observer cette piste, que ce soit dans le conflit catalan ou dans d’autres conflits au niveau mondial. Tony Cartalucci conclut : « Une fois de plus, les intérêts compréhensibles d’une population sont devenus le jouet des politiques et des puissants dans l’ombre qui abusent des désirs des gens et les utilisent à leurs propres fins ».

de dd.

Sources / Liens : http://www.freiewelt.net/reportage/gespaltene-bevoelkerung-die-zwei-gesichter-kataloniens-10072297/
https://de.wikipedia.org/wiki/Katalonien
https://de.wikipedia.org/wiki/Unabh%C3%A4ngigkeitsreferendum_in_Katalonien_2017
http://www.sueddeutsche.de/politik/spanien-bereit-zur-naechsten-kraftprobe-1.3692615
http://www.sueddeutsche.de/politik/spanien-bereit-zur-naechsten-kraftprobe-1.3692615#redirectedFromLandingpage
https://de.wikipedia.org/wiki/Volksbefragung_%C3%BCber_die_politische_Zukunft_Kataloniens_2014#Gescheiterter_Versuch_.C3.BCber_Art._150_der_Verfassung
https://www.wsws.org/de/articles/2017/10/05/pers-o05.html
https://de.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche
https://de.wikipedia.org/wiki/Selbstbestimmungsrecht_der_V%C3%B6lker
https://deutsch.rt.com/nordamerika/57396-weisses-haus-mischt-eu-auf/
https://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2017/10/04/eu-unabhaengiges-katalonien-wird-von-ezb-finanzierung-abgeschnitten/?utm_source=Das+t%C3%A4gliche+DWN+Telegramm&utm_campaign=92265d3b73-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_3752338fa9-92265d3b73-107138637
http://www.neopresse.com/europa/george-soros-finanziert-die-katalanische-unabhaengigkeit/
http://www.srf.ch/news/schweiz/forderung-nach-abspaltung-das-kleine-wunder-vom-jura
http://www.srf.ch/news/international/krise-in-spanien-regierungs-vertreter-entschuldigt-sich-vor-laufenden-kameras
http://www.spiegel.de/politik/ausland/katalonien-dieses-referendum-darf-keinen-erfolg-haben-kommentar-a-1171424.html
https://www.srf.ch/news/international/katalonien-frage-bruessel-kann-nur-zuschauen
http://www.nachdenkseiten.de/?p=40422
https://de.sputniknews.com/politik/20171002317682469-kataloniens-abspaltung-wie-zerfall-der-udssr-experte/
http://www.neopresse.com/europa/katalonien-unabhaengigkeit-im-sinne-der-nato/
https://de.sputniknews.com/panorama/20160329308791920-camp-bondsteel-kosovo/