Documentaire : L'Afrique dans le piège de l'économie financière mondiale

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23.05.2020 | www.kla.tv/16460

L'Afrique dans le piège de l’économie financière mondiale L’Afrique est riche en ressources naturelles et dispose de plus de 25 % des terres arables du monde et pourrait facilement se suffire à elle-même en nourriture et en énergie. Malgré ces conditions naturelles favorables, on peut observer l’appauvrissement et le désespoir croissants dans de nombreuses régions d’Afrique, incitant les gens à émigrer en Europe. Selon l’expert financier Ernst Wolff, l’économie financière mondiale est responsable de ce développement. Ce sont les investisseurs anonymes qui tirent les ficelles en arrière-plan et veillent à ce que les mécanismes d’exploitation, d’oppression et de destruction impitoyables, soulignés dans cette émission soient toujours plus perfectionnés. Comme la population africaine se sent complètement impuissante face à ce système, le seul espoir pour l’Afrique, selon Wolff, est qu’il y ait un mouvement majeur contre le système financier dans le monde occidental. Mais pour que cela se produise, le monde occidental doit d’abord connaître les corrélations qui causent tant de souffrance en Afrique, et les comprendre. Cette émission de Kla.TV voudrait y contribuer ! Kadhafi : victime de la domination américaine La Libye : Le chef de l’État libyen et ancien président de l’Union africaine, Mouammar Kadhafi, brutalement assassiné en 2011, était considéré comme l’un des espoirs politiques de l’Afrique. Sous son gouvernement, la Libye est devenue un exemple brillant en Afrique. La Libye sous Kadhafi ⇒ aucun intérêt n'était perçu sur les prêts ⇒ l'électricité était gratuite ⇒ l’enseignement était gratuit ⇒ les traitements médicaux étaient gratuits ⇒ tous les jeunes mariés recevaient l'équivalent de 45 000 euros de l'État libyen pour acheter leur propre appartement et fonder une famille ⇒ une partie des ventes de pétrole libyen était directement créditée sur les comptes des citoyens libyens ⇒ Kadhafi était sur le point d'achever le plus grand projet mondial de canalisation d'eau potable à travers le Sahara pour améliorer l'approvisionnement en eau de la population et de l'agriculture. L’objectif de Kadhafi était de conduire les pays africains vers un nouvel avenir autonome. Toutefois, lorsqu’en 2009, il a proposé aux États africains d’introduire une nouvelle devise indépendante du dollar américain, le dinar, basé sur son équivalent en or, il est devenu, selon l’expert financier Ernst Wolff, une menace majeure pour la suprématie américaine. En effet celle-ci est basée sur le dollar, et non sur son équivalent en or. Une nouvelle monnaie influente, basée sur l’or, serait donc devenue un concurrent sérieux et donc une menace pour la suprématie américaine. C’est pour cette raison que le rêve d’un système monétaire indépendant et d’un nouvel avenir autonome pour l’Afrique a été perdu selon Ernst Wolff dans le bombardement de la coalition de guerre dirigée par les États-Unis. Les conséquences n’ont pas seulement été la destruction d’un pays florissant, mais aussi d’énormes flux de réfugiés qui, depuis lors, affluent en Europe via la Libye. [2] Congo et Burkina Faso : Élimination des porteurs d'espoir indésirables Tout comme le chef de l’Etat libyen Kadhafi, d’autres porteurs d’espoir africains ont été assassinés. Patrice Lumumba, Premier ministre du Congo, a été assassiné en 1960 et Thomas Sankara, président du Burkina Faso, a été assassiné en 1987. Lumumba s’était opposé aux intérêts du gouvernement américain et de l’ancienne puissance coloniale belge. Les objectifs politiques de Sankara entraient en conflit avec les intérêts de la France. Lumumba et Sankara avaient en commun de défendre avec véhémence les intérêts de leur pays et d’essayer de le sortir de l’exploitation économique pour le conduire vers une nouvelle auto-gérance. Selon la journaliste britannique et spécialiste de l’Afrique Michaela Wrong, la mort de Lumumba avait laissé de profondes blessures. « Ce qui est arrivé à Lumumba a eu un impact sur tout le continent. » Les gens ont pensé : « C’est ce qui arrive quand on va à l’encontre de l’Occident, c’est comme cela qu’ils nous bernent. » En même temps, ces assassinats donnent encore aujourd’hui aux gens le sentiment qu’ils n’ont pas le destin de leur pays entre leurs propres mains. Cela illustre clairement comment les maîtres occidentaux de la haute finance, en assassinant des espoirs politiques indésirables, détruisent non seulement tous les développements positifs en Afrique, mais aussi l’espoir d’un continent entier. [3] Soudan du Sud : victime des intérêts de la politique économique En 2011 la scission du Soudan en Soudan du Sud et République du Soudan, encouragée par le gouvernement américain a fait perdre au Soudan 75 % de ses réserves pétrolières, qui étaient principalement exploitées par la Chine. La Banque mondiale a calculé que les recettes pétrolières seraient suffisantes pour lutter contre la pauvreté au Soudan du Sud. En fait, l'État le plus jeune du monde a maintenant le revenu par habitant le plus faible de tous les pays du monde. Ce pays, dans lequel une guerre civile a éclaté en 2013, est maintenant considéré comme un État en déliquescence. La raison de ce développement est une guerre par procuration entre le Chine et les États-Unis pour les énormes réserves de pétrole, une guerre qui a plongé la population dans de grandes souffrances. Actuellement, 4,5 millions de Sud-Soudanais sont en fuite et 7 millions sont menacés par une grave famine. Le Soudan du Sud est une victime et un pion des intérêts stratégiques et politico-économiques mondiaux en raison de ses vastes réserves pétrolières, et figure donc sur la liste des pays africains plongés dans la souffrance et la pauvreté pour les mêmes raisons. L’Afrique dans l’étau du FMI et de la Banque mondiale Le FMI* a pour tâche d’accorder des prêts aux pays qui ont connu des difficultés de paiement. La Banque mondiale, d’autre part, encourage le développement économique des pays, également par le biais de prêts. Toutefois, pour obtenir de tels prêts, les pays doivent se soumettre aux exigences du FMI et de la Banque mondiale. Par exemple, ils sont contraints de privatiser l’eau et d’autres biens publics, d’ouvrir leurs marchés aux produits à bas prix des pays industrialisés et, en même temps, d’étouffer toute mesure visant à protéger l’économie nationale. Les conséquences en Afrique, par exemple, sont l’effondrement des entreprises agricoles et de productions africaines et la vente impitoyable de matières premières à l’étranger. Il est totalement incompréhensible que le FMI n’accorde généralement ses prêts qu’à la condition de prendre des mesures d’épargne strictes, qui touchent principalement les secteurs de la santé et de l’éducation. Concrètement, cela signifie ce qui suit : (7) L’Afrique a le taux d’analphabétisme le plus élevé au monde. Par exemple, selon l’organisation d’aide SOS Villages d’Enfants, au Niger près de 80 % des adultes ne savent ni lire ni écrire, suivis du Burkina Faso (71 %) et de la Sierra Leone (70 %). Une société dans laquelle une proportion importante de la population ne sait ni lire, ni écrire, ni calculer a peu de chances de connaître un développement économique stable. L’éducation est donc une clé essentielle du développement de l’Afrique. Malgré tout, le Kenya et la Tanzanie ont reçu des prêts du FMI à la condition qu’ils réduisent considérablement leurs dépenses d’éducation et qu’ils exigent des frais de scolarité de leurs élèves. Dans un pays où le taux d’analphabétisme est élevé, il s’agit d’un crime contre l’humanité qui produit la pauvreté et des flux de réfugiés économiques. [7] En conséquence, les pays s’appauvrissent de plus en plus et, dans le même temps, leur dépendance vis-à-vis du FMI et de la Banque mondiale augmente. Une emprise qui étouffe tout développement de l’autonomie et de l’indépendance et qui signifie pour la population des difficultés et une misère d’une ampleur insoupçonnée. Les seuls gagnants sont les grandes multinationales et les investisseurs dont les intérêts sont évidemment représentés très efficacement par le FMI et la Banque mondiale. [5] « Il y a deux façons de conquérir et d’asservir une nation : soit par l’épée, soit par la dette. » John Adams, deuxième président des États-Unis (1797-1801) (Citation) Faiblesses de la politique commerciale de l'UE et des entreprises en Afrique ? L’UE a conclu, dans une totale discrétion, des « Accords de partenariat économique » (APE) avec tous les grands États africains. Ces accords de libre-échange permettent l’importation en franchise de droits de marchandises et de services de l’UE vers les pays africains. Suite à ces accords, les marchés africains ont été inondés de marchandises en provenance de l’UE, ruinant les entreprises africaines et provoquant le licenciement de milliers de travailleurs. Au Ghana, par exemple, la quasi-totalité de la production de volaille domestique a été détruite par la vente de morceaux de poulet de l’UE à un prix inférieur à celui de leur production dans le pays même. Selon le journaliste spécialiste de l’Afrique Henning Hintze, l’objectif de ces accords est d’acculer l’Afrique dans le rôle de fournisseur de matières premières, tandis que toutes les autres transformations et la création de valeur devraient avoir lieu dans l’UE. Cela augmentera encore le manque de perspectives économiques dans les États africains et poussera indirectement la population africaine à émigrer de plus en plus. (6) L’une des principales raisons pour lesquelles les caisses des États africains sont vides est que les multinationales ne paient pratiquement pas d’impôts en Afrique. Selon des recherches de l’organisation britannique ActionAid, 60 % des trous financiers dans les trésoreries africaines sont causés par l’évasion fiscale, principalement des multinationales. Celles-ci soit se font exonérer d’impôts à long terme, soit conçoivent leur structure d’entreprise de manière à ce que seules les pertes retombent sur le lieu de production. Selon le FMI, les pays africains perdent ainsi 175 milliards d’euros par an en raison d’un manque de recettes fiscales. C’est trois fois plus que l’aide au développement qui est versée dans les pays. En outre, les entreprises qui extraient ou commercialisent des matières premières en Afrique conviennent avec les pays respectifs d’un prix de transfert fixe pour celles-ci, qui est totalement indépendant de la valeur réelle des matières premières et de l’augmentation habituelle de leur prix. De cette façon, la majeure partie du profit est versée dans les poches des multinationales. Si seulement une partie équitable de ces revenus entrait dans les coffres des États, plus personne n’aurait à penser aux fonds de développement pour l’Afrique. Mais malgré la richesse de ses ressources naturelles, l’Afrique reste pauvre et dépendante. [8] Si vous ne regardez que les faits de cette émission, qui ne sont certainement que la partie émergée de l'iceberg, ce n'est évidemment pas une coïncidence si l'Afrique est si pauvre. Derrière elle se cachent les intérêts évidents de grandes organisations financières et de sociétés internationales. Mais si les investisseurs anonymes et donc l'oligarchie financière en Afrique tirent les ficelles en arrière-plan et font valoir leurs intérêts, alors c'est certainement ce qui se passe dans le reste du monde. L'Afrique est donc comme un aperçu du vrai visage de cette domination financière. Cela illustre la direction que prend le monde si l'oligarchie financière continue à tirer les ficelles. C'est pourquoi il est maintenant important de découvrir les véritables responsables des souffrances dans ce monde et de les traduire en justice en temps utile. Vous pouvez aider, par exemple en faisant connaître cette émission.

de Jmr./nm./rh./ sb./hag./hrg.

Sources / Liens : L'Afrique dans le piège de l’économie financière mondiale https://ef-magazin.de/2017/10/17/11728-nahrungsmittelversorgung-in-afrika-was-nicht-produziert-wird-kann-nicht-gegessen-werden
www.youtube.com/watch?v=bDitbxQyzRg
La Libye : Kadhafi -victime de la domination américaine https://millenium-state.com/blog/de/2019/05/22/das-dinar-gold-der-wahre-grund-fur-gaddafis-mord/
www.youtube.com/watch?v=2uaRo9KkYlQ
Congo et Burkina Faso : Élimination des porteurs d'espoir indésirables https://deutsch.rt.com/afrika/59236-vor-30-jahren-wurde-thomas-sankara-ermordet-sein-vermaechtnis-lebt-in-burkina-faso-weiter/
https://dw.com/de/kongo-und-der-mordfall-lumumba/a-18982154-0
Soudan du Sud : victime des intérêts de la politique économique https://deutsch.rt.com/afrika/39399-sudsudan-krieg-uber-olfeldern/
www.uno-fluechtlingshilfe.de/informieren/aktuelles/news/uebersicht/detail/artikel/suedsudan-ein-drittel-der-bevoelkerung-auf-der-flucht/
www.epo.de/index.php?option=com_content&view=article&id=15192:suedsudan-sieben-millionen-menschen-droht-hunger&catid=13&Itemid=55
https://de.wikipedia.org/wiki/S%C3%BCdsudan
L’Afrique dans l’étau du FMI et de la Banque mondiale https://de.wikipedia.org/wiki/Weltbank
https://de.wikipedia.org/wiki/Internationaler_W%C3%A4hrungsfonds
www.sozialismus.info/2003/02/10339/
https://fassadenkratzer.wordpress.com/2015/03/03/der-welthunger-produkt-kapitalistischerausbeutung/
www.desertflowerfoundation.org/de/news-detail/afrika-hat-die-weltweit-hoechsteanalphabetenrate.html
www.br.de/themen/wissen/analphabeten-alphabetisierung-100.html
https://www.youtube.com/watch?v=bDitbxQyzRg
Faiblesses de la politique commerciale de l'UE et des entreprises en Afrique ? www.dw.com/de/eu-und-afrika-besiegeln-umstrittene-handelsabkommen/a-
18072156 www.youtube.com/watch?v=sflCW4OP7_s
https://jasminrevolution.wordpress.com/2016/05/29/epa-das-ttip-der-eu-gegen-afrika/
www.freitag.de/autoren/justrecently/wie-ein-kontinent-ausgepluendert-wird
www.dw.com/de/leere-staatskassen-in-afrika-durch-konzerne/a-19240833